Aux Universités de l'Economie de Demain à Montpellier, 3 futures licornes à impact ont été dévoilées : 3 entreprises d'Occitanie fers de lance de l'économie de demain. Faire émerger des licornes à impact est un objectif de la communauté Tech for Good France pour faire rayonner les pépites de l'impact partout en France. Une démarche qui s'accompagne d'une vaste étude menée avec le BCG pour identifier et accélérer ces licornes à impact.
Découvrez le portrait et le témoignage de Jérémie Adjedj, fondateur et dirigeant d'Ecomatelas.
Ecomatelasest le premier fabricant de matelas reconditionné made in France : un procédéindustriel innovant et breveté pour proposer des matelas haut de gamme etdurables deux fois moins cher.
Parce que sur les plus de 5 millions de matelas jetés chaque année en France, seuls 30% connaissent un recyclage avec une dégradation de la matière, il est urgent de circulariser une filière gourmande en pétrole. Avec notre solution, nous multiplions par 3 la durée de vie moyenne d’un matelas et empêchons 10,000 matelas par an d’être incinérés ou enfouis., avec l’objectif de reconditionner plus de 50,000 matelas en 2025.
Ecomatelas est une solution d’économie circulaire qui pourrait mettre fin à l’enfouissement ou l’incinération d’un produit du quotidien qui a pour matière première le pétrole. Généralisée, notre solution permettrait de diviser par 3 le nombre de matelas produits chaque année. Notre impact est donc directement lié à la limitation d’extraction de matières premières, et principalement de pétrole. Un impact également si l’on prolonge la chaine : un matelas incinéré rejette ce pétrole, ou libère plus de 250 kilos de gaz à effet de serre dans les sols au cours des 100 nécessaires à sa dégradation s’il est enfoui.
L’ADEMEnous a permis de quantifier que depuis le début de notre activité, ce sontainsi 10 000 tonnes de GES qui n’ont pas été émises ou rejetées.
Pour Ecomatelas, les prochaines étapes de développement sont d’augmenter le nombre de matelas qui sortent de nos usines chaque mois qui est de 400 aujourd’hui, une goutte d’eau par rapport aux près de 6 millions de matelas vendus chaque année.
Lasobriété, c’est d’abord notre cœur d’activité : réduire la quantité de matelasneufs produits. En interne également nous avons travaillé avec la CCI deMontpellier pour aller vers le Label Envol qui est une prémisse à la certificationISO 14000. Avec ce label, nous avons mis en place des pratiques de meilleuregestion des déchets, de l’énergie, et également une formation des salariés àces enjeux.
Nous avons surtout revu notre processus de production en divisant par 3 la quantité d’énergie nécessaire et en trouvant de nouveaux débouchés pour circulariser d’autres aspects de notre chaine de valeur, notamment sur les tissus des matelas.
Il faudrait en effet repenser ce qu’est la licorne de demain, est-ce qu’on continue à valoriser ces sociétés qui font beaucoup de cash burn en ne créant réellement de la valeur que tardivement ? Ou bien est-ce qu’on identifie de nouvelles métriques qui intègrent l’impact sur le social, l’emploi, l’environnement, le développement d’un tissu local et la mise en place d’un modèle économique et d’organisation qui permet de maximiser l’impact tout en créant une triple valeur, sociale, environnementale et économique ?
On sait que l’activité humaine ne peut pas perdurer sur le même modèle. Pour en changer, il faut commencer par réviser nos manières de consommer, produire et de croitre.
Ecomatelasrépond à un enjeu de notre temps, celui de la sobriété, on coche beaucoup decases pour être une licorne sobre, mais ce n’est pas un enjeu du quotidien.Nous sommes encore en phase de croissance qu’il faut accompagner pour permettrede créer de l’emploi et de faire vivre le territoire montpelliérain.
C’est une réussite partagée que d’être identifié comme Licorne Sobre, c’est une démarche qui concerne tous nos salariés, qui ont été formés et qui, tous les jours, sont nos ambassadeurs de la sobriété en testant de nouvelles méthodes et en créant ensemble notre modèle d’entreprise.
Une licorne à impact c’est d’abord une organisation qui est vécue par ses parties prenantes : un projet à impact ne peut pas se développer si la conscience et la volonté d’impact n’est pas partagée par l’ensemble des collaborateurs et de l’écosystème. Ça veut dire mettre en place une gouvernance plus participative et embarquer ses salariés dans un projet commun.
Du côté des pouvoirs publics, il y a un énorme enjeu de choisir le modèle vers lequel converger, le cap à donner à notre économie et aux entreprises. C’est pour ça qu’on défend notamment une TVA verte qui donnerait un cadre clair en redonnant à la consommation vertueuse une compétitivité prix.
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