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8 décembre 2022

Financement des start-ups, la revanche de la Tech for Good ?

Financement des start-ups, la revanche de la Tech for Good ?
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Une troisième Night Session pour Tech for Good France :

La task force Tech for Good France du Mouvement poursuit son travail autour du financement de l'économie à impact et des startups de la tech for good lors d'une troisième Night Session co-organisée avec FAIR qui a réuni une centaine d'entrepreneurs et de financeurs de l'écosystème tech.

Face au constat du tarissement des financements pour l'innovation tech et après un enchainement de levées de fonds records, les investisseurs semblent privilégier de nouveaux critères : de l'émergence d'une politique ESG de plus en plus prépondérante et ambitieuse à la valorisation de la rentabilité plutôt que de l'hypercroissance, deux éléments qui semblent à première vue favoriser les entreprises de la tech for good, peut-on toutefois parler d'une véritable revanche de l'impact ?

Clara Chappaz (La French Tech), Frédéric Mazzella (France Digitale), Eva Sadoun (Tech for Good France, Mouvement Impact France), Antoine Michel (Invsetir & +) et Olivier Jeannel (Rogervoice) étaient les invités de cette troisième Night Session pour traiter le sujet !

Quelle crise des levées de fonds ?

En ouverture des débats, Clara Chappaz qui dirige la mission French Tech rappelle que si crise des levées de fonds il y a, les chiffres ne semblent pas l'indiquer avec 920 millions d'euros levé en octobre 2022 pour venir compléter une année qui s'annonce probablement record. Frédéric Mazzella, Président de France Digitale complète, pour lui, les financeurs ont encore les poches pleines, plus que dans d'autres pays européens.

Côté financement des startups à impact, Antoine Michel, partner chez Investir&+ analyse que, si les volumes sont stables, cela masque le fait que certaines opérations ne se font pas, symbole de la frilosité des investisseurs et d'une accentuation des risques.

En somme, le retour de balancier que l'on observe est plutôt sain, les projets fiables et solides continuent à trouver du financement, les investisseurs font de bons deals, le tout dans un contexte où le niveau du financement est au dessus des années précédentes.

L'ère de la tech for good ?

Pour Clara Chappaz, l'objectif de 100 licornes d'ici 2030 est un objectif qui permet de tirer l'écosystème vers le haut, avec un focus sur les 25 licornes vertes qui permet de développer les programmes et l'accompagnement des startups à impact. Ce terme de licorne est interrogé par Frederic Mazzella car il s'agit d'une valorisation supposée qui n'évoque en rien l'activité de l'entreprise. De plus, ce qu'il manque pour les investisseurs, c'est une perspective de sortie : un NASDAQ européen qui permettrait de tirer l'écosystème par le haut.

Les deux s'accordent pour reconnaitre que le financement des startups à impact permet de faire émerger des entreprises pionnières à même d'accélérer la dynamique en faveur de l'économie à impact. Les réussites comme Ynsect ou Blablcar permettraient, selon eux, de faire pivoter le regard des financeurs et de faire évoluer les critères de sélection et d'investissement.

Selon Eva Sadoun en revanche, brandir quelques exemples d'entreprises à impact ayant réussi des tours de table importants ne suffit pas et ne sert pas la cause des startups à impact car elles restent précisément des exemples et ne permettent pas aux VCs de se saisir pleinement de l'économie à impact. Pour preuve, ce sont encore les fonds à impact traditionnels et les acteurs institutionnels qui composent l'essentiel des tours de table des startups à impact.

La tech de demain sera-t-elle for good ?

Pour Eva Sadoun, la tech de demain n'a pas le choix que d'être for good, avec "50 shades of good". Si toute les startups ne peuvent pas être impact "by design" il est essentiel de réinterroger le rôle qu'a eu la tech dans les déboires du système économique actuel. C'est en effet la tech qui a permis de déployer à grande échelle le consumérisme et de désincarner l'économie, c'est donc une responsabilité de la tech que d'apporter des solutions sobres et d'intégrer en leur cœur les limites planétaires. La tech et le fonctionnement des startups devrait également imposer un mode de fonctionnement adapté avec des mécanismes de partage du pouvoir et de la valeur plus avancés que les entreprises traditionnelles.

Le rôle de Bpifrance est enfin essentiel, Eva Sadoun et Clara Chappaz s'accordent à dire que la BPI doit intégrer des mécanismes forts d'incitation à la transition, à l'image de ce qu'a permis la loi Rixain qui sur l'égalité femmes-hommes, vers une éco-conditionnalité de l'aide publique.

La Night Session en replay

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