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28 août 2024
Licornes à Impact : vers une valorisation globale de la valeur créée par les entreprises
Face aux défis écologiques et sociaux croissants, et devant l’impératif de repenser les critères qui définissent le succès des entreprises, le Mouvement Impact France, le Boston Consulting Group (BCG) et l’ESSEC Business School travaillent ensemble depuis 3 ans pour définir une vision commune de ce qu’est une entreprise qui réussit. Le troisième volet de cette étude, publié la semaine dernière lors des Universités d’été de l’économie de demain, propose une approche novatrice inspirée des standards internationaux pour converger vers une valorisation globale de la performance des entreprises.
Avec l’avènement de la CSRD, l’ensemble des entreprises se posent la question de l’intégration des impacts écologiques et sociaux dans la valeur qu’elles créent. A travers le travail qu’ils réalisent depuis trois ans, le Mouvement Impact France, le BCG et l’ESSEC Business School rendent cette question concrète, avec l’émergence de la notion de “Licornes à Impact”.
En effet, alors que les Licornes se définissent traditionnellement par leur seule valorisation financière (supérieure à 1 milliard d’euros), une première étude menée en 2022 a permis d’identifier le concept de “Licornes à Impact”, se définissant non plus uniquement par le critère financier mais par une valorisation globale, intégrant notamment la mesure des coûts évités à la société.
Le second volet de cette étude publié en mars 2023 proposait ainsi de remplacer le critère de valorisation financière par celui de la valeur sociale et environnementale, mesurée par les coûts évités directs pour la société grâce à l’activité de ces startups ramenée en euros (coûts épargnés en évitant l’émission de tonnes de CO2 ou en ramenant à l’emploi une personne au chômage, etc.).
Si la mesure des coûts directs évités constitue un premier pas intéressant, elle ne capture pas l'ensemble de la valeur générée par les entreprises. Cette nouvelle étude a ainsi élargi cette approche pour inclure les coûts indirects et la valeur sociétale globale. Cette méthodologie plus complète permet de mieux comprendre l’impact total des entreprises sur la société et l’environnement.
Par exemple, Café Joyeux, qui emploie des personnes en situation de handicap, ne se contente pas de réduire les aides sociales. Son activité crée également de la valeur en changeant le regard sur le handicap et en offrant une autonomie financière et sociale à ses employés, ce qui a un effet positif sur l'ensemble de la société.
La nouvelle méthodologie proposée pour évaluer les entreprises du panel repose sur une analyse monétaire intégrant les effets directs et indirects des entreprises. Cette approche, inspirée du Social Return on Investment (SROI, ou Social Value), permet de traduire l'impact social et environnemental en termes financiers, rendant ainsi ces bénéfices plus tangibles et comparables.
Pour illustrer cette approche, des études de cas ont été réalisées sur quatre startups à impact, telles que Phenix, May Santé, Quai Liberté et Simplon. Ces entreprises démontrent comment une évaluation complète de la valeur créée, incluant la prévention des maladies, l’amélioration de la qualité de vie, et la réduction des inégalités, peut révolutionner la manière dont nous évaluons la performance des entreprises.
Cette méthode, inspirée de nouvelles approches internationales, révolutionne la manière de mesurer la performance des entreprises. Pour les entreprises à impact évaluées au cours de l’étude, les coûts évités et la valeur totale créée correspondent en moyenne à 130% de leur chiffre d’affaires. Bien qu'aucune n'ait encore atteint le seuil de 50 millions d’euros de coûts évités annuellement (seuil identifié pour devenir une licorne à impact), la mesure de leur impact, incluant à la fois les coûts directs et indirects, positionne ces entreprises à l'avant-garde de la performance globale, une tendance qui devrait devenir la norme dans les prochaines années. Avec un soutien adapté, ces entreprises pourraient devenir les licornes de demain, jouant un rôle clé dans la transition vers une économie plus durable et inclusive.
L'étude met ainsi en lumière l'importance de mesurer et valoriser non seulement les performances économiques des entreprises, mais aussi leur contribution sociale et environnementale. Cette nouvelle approche encourage ainsi une évaluation plus holistique des entreprises, où leur capacité à résoudre des problèmes sociétaux est reconnue au même titre que leur performance économique.
Avec l'augmentation des demandes de financements pour la transition, la généralisation de la mesure de des coûts évités et de la valeur créée constitue également un enjeu fondamental pour la puissance publique. Elle représente une opportunité d’imaginer un partenariat renouvelé avec les entreprises, permettant de réaliser des économies sociales et environnementales à court, moyen et long-terme.
Les recommandations du Mouvement Impact France :
« Cette étude offre un nouvel éclairage sur l’efficacité économique réelle des entreprises à impact. Loin d’être compromis par la recherche d’impact, leur performance globale se trouve au contraire considérablement renforcée. La capacité à intégrer tous les coûts, y compris les réels coûts naturels et humains, dans la valorisation des entreprises représente un enjeu crucial pour accompagner l’ensemble du tissu économique vers des modèles robustes, alliant performance et durabilité.” détaille Caroline Neyron, Directrice Générale du Mouvement
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